16/06/2017

La Servante Ecarlate - Margaret Atwood

Titre VO : The Handmaid's Tale
Titre VF : La Servante Ecarlate
Auteur : Margaret Atwood
Editeurs : Robert Laffont [Pavillons Poche], J'ai Lu
1ère Edition : 1985 (VO) - 1987 (VF)
Genre : Science-Fiction, Dystopie
Pages : 510

ADAPTATION - Film : La Servante Ecarlate (1990).
ADAPTATION - Série TV : The Handmaid's Tale : La Servante Ecarlate (2017).


Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré. L'Etat, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Evangile revisité. Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom. Une œuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.

La servante Ecarlate est une dystopie qui a fait pas mal parler d'elle ces dernières semaines du fait de son adaptation récente en série TV. Le trailer de cette dernière m'ayant donné envie de la découvrir, j'ai préféré me lancer dans le roman avant de découvrir son adaptation.

L'histoire nous propose de découvrir le quotidien d'une jeune femme dans une société où les femmes sont devenus complètement soumises aux hommes selon les précepte de l'ordre qui est mis en place. Elle va alors nous faire découvrir cette société étrange qui parvient à faire réfléchir le lecteur sur bon nombre de sujet, car il faut dire que l'auteur joue la carte du réalisme... et ça marche.
Avant même l'intrigue du roman en elle-même, c'est l'univers qui a su venir titiller ma curiosité. On nous propose de découvrir un régime totalitaire a dominante masculine, où les femmes sont triés dans des castes définissant leur fonction dans cette société. Si certaines d'entre elles ont une position plutôt tranquille telles que les Marthas, qui sont des domestiques, ou encore les Epouses, compagne des dirigeants et autres hauts gradés, ce sont les Servantes qui ont attiré mon attention. Et pour cause, la narratrice en fait partie. Cette caste, vêtue de rouge d'où le titre du roman, qui est au centre du récit donc, est assez particulière car elle inspire le mépris des autres femmes de part ce qu'elle sont. En effet, ce sont les seules femmes capables de mettre au monde des enfants. Ce qui leur vaut une position clé dans cet univers si les dirigeants veulent assurer leur descendant... mais à quel prix. C'est au travers de certains rituels quelque peu dérangeant qu'elles peuvent donner la vie dont celui de la conceptions en elle-même qui reste purement et simplement un viol même si ce n'est pas le terme qui sera employé par les personnages. De la même manière, elles n'ont pas d'identité propre, si elles se souviennent de qui elle étaient avant tout ça, à présent elle porte un nom en lien avec l'homme qui les possède... le temps qu'elle sont chez eux. La situation de ces femmes est l'élément qui pousse à réfléchir dans le récit surtout en ce qui concerne les droit de ces dernières qui n'existe simplement pas. Les Servantes sont de simples contenants qui n'aspire qu'à être remplit par une vie, d'après les textes de leur religion, qui comme de par hasard ont été imposé par des hommes bien entendu. Une situation qui n'est pas sans rappelée ce que l'on peut observer dans la société actuelle (à différents degrés selon les pays), car oui bien que le roman a déjà plus de 30 ans les thématiques qu'il aborde sont bel et bien toujours d'actualité, ce qui pousse à la réflexion.
L'intrigue en elle-même est en somme plutôt simple puisque nous allons suivre le quotidien de l'une de ces Servantes qui se nomme DeFred (le De de l'appartenance et le Fred qui correspond au prénom de l'homme de la maisonnée, comme je le disais un petit peu plus haut. Elle va nous expliquer le genre de vie qu'elle mène, avec son quotidien, mais aussi les différents rituels qui sont pratiqués dans cette société. Mais elle va également nous parler d'elle, de son passé et de ce à quoi elle aspire. Des messages d'espoir très fort qui nous montre que malgré tout ce qu'elle a pu vivre, elle n'en reste pas moins une femme déterminée. En soi, la trame du roman reste assez simpliste, il faut le dire mais elle colle parfaitement au message que l'auteur a voulu faire passer. Je reconnais que dès le début de ma lecture, je trouvais ça plutôt longuet le fait d'avoir un roman qui présentais beaucoup le monde dans lequel on évolue, je souhaitait que les choses bougent davantage. Ce qui n'a finalement pas été le cas, mais étrangement, cette envie de voir un peu plus d'animation a disparu tant le récit m'a intriguée. Même si je trouve un peu dommage que l'auteur se soit cantonnée au petit microcosme de DeFred, j'aurais bien aimé voir ce qu'il se passait ailleurs, dans les autres maisons comme dans les plus hauts sommet de l'état.

Au niveau des personnages, c'est donc DeFred la Servante qui sera mise en avant. Elle va nous faire partager son quotidien assez particulier du fait de sa condition mais également son passé bien avant qu'elle ne prenne le voile rouge où elle était une femme comme les autres, comme vous et moi tout simplement. Mais également son passé dans l'établissement où sont formés les jeunes femmes qui ont le malheur d'en devenir une. Mais malgré tout, DeFred n'oublie pas ses rêves et va trouver dans son petit quotidien des messages plutôt positif qui lui permettront de rendre tout son calvaire supportable : l'espoir qu'un jour elle retrouvera son compagnon et son enfant (ou du moins ce qu'ils sont devenus).
Les personnages secondaires m'ont beaucoup intrigués. S'ils se cantonnent principalement à la maisonnée à laquelle appartient notre héroïne, je trouve un peu dommage qu'on en sache pas plus à leur sujet. On nous parle par exemple de l'Epouse du commandant assez sombre et aigrie qui m'a fait pensé à une marâtre au vu de son comportement, j'aurais bien aimé découvrir un peu mieux son histoire car je pense qu'elle avait ses raisons pour avoir un tel comportement envers DeFred, et je pense que ce ne serais pas une des seule à avoir une vie plutôt agité.

Le style d'écriture de l'auteur m'a plutôt bien convaincue. Comme je le disais plus haut, j'étais un peu lasse de tout ce côté descriptif que l'auteur met en place. Même si le récit nous est raconté par son personnage principal, c'est surtout des tranches de vie que nous avons là, un simple quotidien où il va se passer très peu de choses. Moi qui aime les récits où ça bouge, j'ai eu un peu de mal.
Malgré tout le roman a su me donné encore plus envie de me plonger dans la série télé (et au vu de ce que les copinettes en ont dit, elle est vraiment excellente).


Un récit qui nous propose un univers qui fait froid le dos en ce qui concerne les droits des femmes et qui pousse à réfléchir au vu de ce que l'on peu voir/entendre de nos jours. Une intrigue plutôt simple et assez plate en somme, qui nous propose que très peu de rebondissements. Une héroïne soumises, mais qui n'oublie pas pour autant ce qu'elle est. Dommage que l'on nous propose pas de sortir de son microcosme pour voir ce qu'il se passe ailleurs. Un style d'écriture qui m'a bien plu. Au final, un roman féministe totalement actuel malgré sa trentaine d'années.

4 commentaires:

  1. J'ai lu ce livre il y a longtemps et il m'a vraiment marquée. Je me rappelle encore l'ambiance oppressante et les conditions de vie horribles de l'héroïne... ça fait froid dans le dos de savoir que la réalité de certaines femmes aujourd'hui n'en est pas si éloignée...

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    1. C'est ce côté réel qui rend le roman plus prenant, en tout cas il me tarde de découvrir la série TV.

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  2. C'est vraiment la claque de l'année pour moi et le livre à lire pour se rendre compte que tout peut basculer du jour au lendemain quand le contexte s'y prête. Pourtant je n'ai pas adoré le roman, j'ai trouvé le style trop froid mais il est marquant. En revanche, j'ai adoré la série télé.

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    1. Pas une claque chez moi, mais un livre qui restera ancré dans ma mémoire : froid et oppressant, mais ô combien empreint de réalisme. La série est prévue dans mes visionnage, vu les retour que j'en ai vu je suis encore plus curieuse de la découvrir.

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