22/02/2022

La Colline aux Esclaves - Kathleen Grissom

Titre VO : The Kitchen House
Titre VF : La Colline aux Esclaves
Editeur : Charleston,  Pocket
1ère Edition : 2010 (VO) - 2014 (VF)
Genre : Drame, Historique
Pages : 520

À 6 ans, Lavinia, orpheline irlandaise, se retrouve esclave dans une plantation de Virginie : un destin bouleversant à travers une époque semée de violences et de passions... En 1791, Lavinia perd ses parents au cours de la traversée les emmenant en Amérique. Devenue la propriété du capitaine du navire, elle est envoyée sur sa plantation et placée sous la responsabilité d'une jeune métisse, Belle. Mais c'est Marna Mae, une femme généreuse et courageuse, qui prendra la fillette sous son aile. Car Belle a bien d'autres soucis : cachant le secret de ses origines, elle vit sans cesse sous la menace de la maîtresse du domaine. Ecartelée entre deux mondes, témoin des crimes incessants commis envers les esclaves, Lavinia parviendra-t-elle à trouver sa place ? Car si la fillette fait de la communauté noire sa famille, sa couleur de peau lui réserve une autre destinée.

Dernière lecture de 2021, cela faisait un moment que je souhaitais rôtir ce titre de ma PAL. Il faut dire qu’il fait parti des anciens. Et je dois avouer que j’ai presque regretté de ne pas avoir sauté le pas plus tôt tant j’ai apprécié ma lecture.

L’histoire est celle de Lavinia, une jeune orpheline de parents endettés, recueillie par le Capitaine, propriétaire d’une exploitation nommée TallOaks et d’un grand domaine où vivent de nombreux esclaves. Nous allons ainsi suivre sa vie depuis son arrivée à la plantation jusqu’à l’âge adulte ù. Elle va voir trouver sa place. En parallèle, nous allons faire la connaissance de Belle, esclave cuisinière de cette grande demeure qui va prendre la jeune fille sous son aile, mais dont la vie sera également mouvementée.
J’ai été totalement happée par le récit qui va prendre place sur plusieurs années. On va ainsi découvrir la vie à l’époque coloniale où les femmes avaient des places plutôt difficiles à tenir. Lavinia sera au centre de ce récit et aura du mal à y trouver sa place. Il faut dire que c’est une jeune femme blanche qui va finir par être élévée par des noires, chose quelque peu incongrue, mais pour le coup on cernera peu à peu les véritables enjeux de sa condition alors qu’elle-même est trop jeune pour comprendre ce dont il retourne réellement.Ce n’est qu’une fois un peu plus grande qu’elle commencera à mieux comprendre le monde qui l’entoure.
Les années vont ainsi passer au fil des pages afin que nous puissions voir l’évolution des différents personnages que l’auteur a placé dans son histoire.  Je dois avouer que plus j’avançais dans le récit et plus j’étais curieuse de voir ce qu’il allait advenir ensuite.Il faut dire qu’en plus de 500 pages, on nous propose pas mal de développements qui apportent beaucoup et les rebondissements y seront également légions.
Si l’ensemble de l’histoire de Lavinia et Belle est liée à TallOaks, l’auteur va venir casser un peu son rythme en nous proposant une partie dans u autre décor: Williamsburg.Une ville qui grouille d’activité mais qui nous permet de faire comme n petite pause et de souffler un peu. Chose que j’ai plutôt bien apprécié d’autant plus que ce changement est assez bien placé dans le récit. Mais pour autant, grâce aux chapitres consacrés à Belle nous ne perdons pas de vue ce qu’il se passe à la plantation. De quoi y retourner sans encombre par la suite.
L’auteur va également en profiter pour aborder des thématiques fortes voire même très dures (j’irai même jusqu’à dire un peu dérangeante) pour certaines.Le récit va donc s’articuler autour de ces différentes notions qui seront utilisé comme des rebondissements dans les aventures des différents personnages. Il sera donc question d’esclavage (vu le titre du livre, je pense que ce n’est pas tant une surprise), de drogue, de maladie psychiatrique, de viol, d’alcoolisme, de violence, de consanguinité et même de mort. Un bon programme bien sombre, mais qui reste à l’image de ce à quoi je m’était attendue au départ (enfin pour certains des éléments tout du moins) vu la thématique principale du récit.
Comme dit un peu plus hit, l’esclavage est un thème assez central dans le récit. Je l’ai trouvé abordé d’une assez bonne manière dans la mesure où on va en voir les différentes facettes. En effet, on va ledécouvrir du point de vue des blancs, mais aussi des esclaves eux-mêmes ou de leur entourage. Cela nous donne ainsi tout un panel de ressenti qui rendent le récit d’autant plus crédible et bien construit.
La conclusion de l’histoire est assez satisfaisante à mon sens. On assiste à LA scène, pour moi, des récit de l’époque coloniale avec le grand incendie de la plantation. si il reste au final assez cliché, il colle bien au récit malgré tout. En ce qui concerne Lavinia, elle y trouve au final son compte malgré les ultimes rebondissements, mais je dois avouer que j’aurai aimé voir de quelle manière elle reconstruit TallOaks. Je serais bien restée plus longtemps dans cette histoire.

Les personnages m’ont également bien plu.Chacun étant convaincant dans son rôle. S’il n’y a pas forcément des gentils et des méchants, on notera malgré tout que certains personnages sont foncièrement mauvais que ce soit par leurs actions comme leurs idée. 
Lavinia et Belle sont deux héroïnes qui se ressemblent et se complètent à la fois. Elles font toutes deux preuve d’une très grande force de caractère.Il faut dire qu’elle vont en baver dans le récit, de manière différentes certes mais autant l’une que l’autre. Mais Lavinia gardera malgré tout un côté assez candide voire crédule tout au long de l’histoire. J’aurai cru qu’elle évolue un peu plus de ce côté-là. Son envie de se retrouver une famille est très forte et elle y trouvera finalement son compte. Belle en revanche est un personnage beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, surtout à cause de ses origines un peu floues.
Les personnages secondaires seront assez nombreux à graviter autour des deux jeunes femmes. Au début, je reconnaît que j’avais assez peu de m’y perdre, mais finalement, je n’ai eu que peu de difficultés à m’y retrouver, preuve que l’auteur a bien maîtriser son histoire.

Le style d’écriture de l’auteur est plutôt simple dans le fond. Mais tout en restant à la fois dense et accrocheur. Ce qui aide d’ailleurs beaucoup, c’est l’alternance des points de vue dans les chapitres. Si la majorité d’entre eux sont consacrés à Lavinia, de temps en temps c’est Belle qui sera mis en avant afin que nous découvrions certains scènes qui la concerne. S’ils sont plus courts, ils n’en apportent pas moins un nouvel éclairage sur certains points.
Un autre roman de l’auteur est également sorti chez nous, sur une thématique assez similaire, et je dois avouer que je me laisserais bien tentée à l’occasion.

Un joli roman sur l’époque coloniale, riche en rebondissements et en thématiques assez fortes. Des personnages bien construits que l’on prend plaisir à suivre. Un style d’écriture plus riche qu’il n’y parait.

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