Titre VF : La Vie à reculons
Auteur : Gudule
Editeur : Le Livre de Poche Jeunesse
1ère Edition : 1994
Genre : Contemporain, Jeunesse
Pages : 190
Thomas a quinze ans. A la suite d'une transfusion sanguine, il est devenu séropositif. Pour lui aucune différence : il veut vivre comme tout le monde, sans le mépris et surtout sans la pitié des autres. Ses parents ont d'ailleurs fait promettre le secret au proviseur de son collège. Mais quand Thomas tombe amoureux d'Elsa, la mécanique de la peur et de l’ignorance se met en marche.
La vie a reculons nous transporte dans une classe de quatrième au sein d'un collège tout ce qu'il y a de plus banal, et plus précisément aux côté de Thomas, alias le Grand Bleu, et d'Elsa. Deux adolescents qui ne se connaissaient pas avant la rentrée scolaire, mais qui peu à peu vont se rapprocher l'un de l'autre... Jusqu'au jour où le secret de Thomas sera connu de tous : il est atteint par le VIH.
Entre l'incompréhension des uns, les préjugés des autres et surtout l'ignorance de tous, Gudule nous brosse un portrait relativement noir du rapport aux autres alors que l'on est atteint d'une maladie incurable. J'avoue avoir été très surprise par la façon dont les camarades de Thomas ainsi que le corps enseignant traitaient le jeune homme. Ce qui me venait à l'idée lorsque je lisait ces passage était l'image d'un pestiféré rejetés de tous. Insultes de la part de ses camarades, mises à l'écart par des jeunes pour qui tout contact avec le Grand Bleu était synonyme de passage du virus. Néanmoins, le jeune homme ne se laisse pas faire et revendiquera son droit d'être traité de la même façon que n'importe quel élève. Se faire accepter par les autres alors que l'on est différent sans l'avoir demandé. Car je le rappelle, Thomas a contracté le virus de façon accidentelle suite à ne transfusion. De nos jours ce type d'événement reste relativement rare (et je sais de quoi je parle), mais lorsque l'on se rend compte que le livre date de 1994, on ne peut s'empêcher de penser à la propagation du virus durant les années 80-début 90 et à la grande peur qui s'est fait la place dans la tête des gens.
Le passage qui m'aura le plus marqué sera sans conteste celui de la piscine, où le proviseur exclu l'adolescent du cours à cause de la pression des parents des autres élèves qui craignent que le virus se transmette par l'eau. Certes, le collège semble recevoir principalement les élèves de famille défavorisés (et donc pas nécessairement au point sur la pathologie), j'ai trouvé ça quand même assez gros. Le principal se la jouant "politique de l'autruche" m'a paru antipathique alors que dans le prologue il avait promis aux parents de Thomas de s'occuper de lui comme n'importe quel autre élève. Après je pense que j'ai été assez surprise par les inepties de ces préjugés car, avec mes études, je sais vraiment de quoi il en retourne avec cette maladie. Néanmoins, le livre nous offre une très belle approche de cette dernière avec très gros message d'espoir dedans.
Les personnages sont principalement les collégiens et camarades de Thomas, ainsi qu'une bande de loubard qui terrorisent ces derniers. Finalement, ce ne seront pas ceux que l'on croit forcément qui traiteront Thomas comme un de leur semblable. J'ai assez aimé le personnage principal qui souhaite plus que tout être normal alors que tout autour de lui on fait des manière et on le considère comme une petite chose fragile. Mais qui trouvera malgré tout la force de se rebeller contre ça. Elsa, la jeune demoiselle dont il tombe amoureux, est une charmante demoiselle qui rêve du grand amour. Si sa relation avec le Grand Bleu connaîtra des hauts et des bas, elle trouvera néanmoins le courage de passer outre les préjugés et le regard des autres pour se concentrer sur ce qui compte vraiment pour elle : leur amour. Enfin, le dernier personnages que j'ai beaucoup aimé est Laurence la bibliothécaire, bien que personnage secondaire, elle sera une grande ressource pour l'ensemble des adolescent du livre.
Le style d'écriture de Gudule est très agréable à lire. Simple et fluide, on ne voit pas les pages qui défilent tant l'on est prit par l'histoire. J'avoue qu'après avoir tourné la dernière page j'ai été surprise de l'avoir déjà terminé. Mention spéciale également aux quelques illustrations qui ponctuent le livre qui rendent bien l'atmosphère des scènes qu'elles représente. Mon seul regret en revanche sera qu'elles ne sont pas en accord avec la couverture du livre (que ceci dit je trouve très jolie, bien que celle de l'ancienne édition soit plus dans cet univers).
Toujours conquise par les histoires de Gudule (dont j'avais déjà lu "La Bibliothécaire" il y a des années que je vous recommande chaudement), je compte bien poursuivre ma découverte des titres de cette auteure, avec pourquoi pas ses romans "adultes".
Pour conclure, je tiens à dire un gros merci aux membres de Livraddict qui m'ont conseillé cette lecture lorsque j'ai lancé un avis de recherche à propos de romans traitant du VIH. Je ne regrette pas cette lecture qui a été une belle expérience.
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